464 pages
ISBN : 978-2-88474-532-1
Prix public : 32,00 €
« Peu de réalités échappent autant au questionnement critique dans notre modernité que le stade. » (Robert Redeker, Tageblatt) | « Si on parle de “dieux du stade”, c’est parce que le stade doit lui-même quelque chose aux dieux. »(Robert Maggiori, Libération) |
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L’essai débute par des « Prolégomènes méthodologiques et narcissiques » où l’auteur analyse la genèse des premiers stades en Grèce et leur évolution. Puis il s’organise en trois parties assez inégales. La première intitulée « Le cadre général de l’étude » ouvre avec la réaffirmation de la non neutralité sociale, politique et idéologique du sport et du stade. Nous retiendrons de cette longue partie l’analyse des premiers stades en Grèce et l’intérêt des questions posées : pourquoi une absence de stades pendant plusieurs siècles, de la fin de l’empire romain à la fin du xixe siècle ? Et pourquoi une reprise massive et généralisée d’édification de stades depuis le début du xxe siècle ? Les hypothèses proposées sont stimulantes et apportent des éléments à la démonstration envisagée. La deuxième partie sous le titre « Le spectacle du stade : la mise en œuvre d’une visibilité totale » commence par la question de l’esthétique ; l’auteur considère que le discours sur les exploits architecturaux rappelés en boucle par les médias voile la réalité du stade ; il montre comment les différents régimes politiques ont utilisé « la beauté technique » pour inscrire un projet plus global et comment la télévision et autres médias renforcent un dispositif de fascination. La troisième partie titrée « Le stade du spectacle : une organisation spatiale et temporelle » débute par les rapports du stade et de la maison, le stade étant le lieu qui permet l’extériorité pour participer « aux mouvements du monde » ; elle se termine par une réflexion sur la « stadification » et une critique de la pensée de Le Corbusier sur ce sujet. C’est sur ces considérations que prend fin l’ouvrage et on peut regretter l’absence de conclusions et plus généralement de transitions entre les parties. L’ensemble aurait qaqné a une organisation mieux maîtrisée Deux remarques s’imposent : trop d’auteurs sont convoqués et de manière très éclectique, ce qui dans certains cas ne renforce pas vraiment la démonstration. Et la question du sens du stade, comme celui du sport-spectacle peut-elle être uniquement réduite à la domination politique, l’oppression culturelle et la mystification pédagogique ? Mais, dans notre esprit, ces remarques sont secondaires par rapport à la richesse des thèmes abordés et aux questions incontournables sur le rôle et la fonction des stades qui sont posées. (Revue Urbanisme, Été 2014) » ()