[4e de couverture]
La France devrait accueillir les Jeux olympiques et paralympiques en 2024. Ce sera un été de fête. Et pour qu’il soit réussi, des milliers de travaux seront engagés, des fonds énormes seront dépensés. Paris deviendra un parc olympique écoresponsable et les Français seront « tous citoyens du sport ». Même la Covid-19 sera endiguée pour l’occasion.
Pourtant nous ne voulons pas de ces Jeux. Pas seulement parce que cette débauche de moyens nous inquiète, pas seulement à cause de ses effets collatéraux de corruption, de dopage, de pollution, pas seulement à cause du risque pandémique, mais aussi parce que nous refusons la société olympisée qu’ils nous construisent.
Marc Perelman décortique les documents liant le Comité international olympique à ses partenaires, ainsi que la Charte olympique, et les met à l’épreuve de l’organisation de « Paris 2024 ». Et non, l’olympisme n’est pas écologique, il ne fait pas œuvre sociale, n’éduque pas, n’agit pas pour la santé publique, ne respecte pas les territoires qu’il occupe. Il n’a pour horizon que la « croissance » : plus de records, plus de spectateurs, plus d’argent.
Nous ne sommes pas obligés de lui dérouler le tapis rouge.
192 pages
ISBN : 979-10-97079-50-5
Prix public : 18,00 €
« Les Jeux olympiques de 2024 de Paris peuvent-ils encore être annulés ? Certains en rêvent. » (Denis Cosnard, le monde.fr) | « Les Jeux olympiques ? Une idéologie autoritaire et cupide »(Reporterre) |
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Aujourd'hui sort en librairie ce pamphlet fort bien documenté signé Marc Perelman. L'auteur, manifestement un grand malade, a épluché toute la paperasse produite pour l'arrivée des JO en France, celle du CIO, mais aussi les déclarations et procédures enclenchées au niveau national et régional, notamment en Seine Saint-Denis. Comme ça ne lui suffisait pas, il s'est aussi cogné les discours tenus par les instances du CIO autant que par les politiques français soucieux de promouvoir l'événement sur le territoire.
En résulte ce texte court et percutant comme une montée d'acide où l'on voit notamment que malgré un constat économique en demi-teinte, pour ne pas dire désastreux, lors des précédentes éditions, malgré des investissements bien plus élevés que prévus de collectivités déjà fragiles économiquement, malgré des projets de construction dont on sait qu'ils ne dureront pas plus que le mois durant lequel les JO dureront, il n'existe, au niveau politique et institutionnel absolument aucun discours de contestation, parce que le sport, c'est grand et beau, c'est universel. Un mantra soigneusement entretenu par le Comité International Olympique qui oublie largement des avantages économiques incroyables concédés a cette organisation, et même des aménagements de la loi spécialement créés durant la période pour aider cette structure a maximiser le profit.
Bref, un retour salutaire aux sources pour confirmer un certain nombre de choses que l'on sait désormais depuis longtemps sans que personne ne fasse rien. Un livre de colère, mais une colère argumentée.
Un petit bémol qui n'enlève rien à l'intérêt du livre, l'auteur développe ce pamphlet dans le cadre plus vaste d'une étude du sport comme idéologie, très intéressante, mais parfois très/trop virulente à mon goût. J'aurais tendance à être moins sévère que lui. Mais bon, ce genre de texte, si ça ne te pique pas au passage, c'est que c'est raté.
Et c'est aux éditions du Détour, un catalogue que je suis en train d'explorer en ce moment et sur lequel je risque de revenir.
» (Julien Delorme, facebook, mars 2021)