Marc Perelman
 
 
L'éternel “retour du fascisme”
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SERRES D'AUTEUIL (NON AU STADE !)

Publié le 19 December 2015

(Le Monde, 18 décembre 2015)

Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a ordonné, vendredi 18 décembre, la suspension des travaux engagés par la Fédération française de tennis (FFT) avec le soutien de la Mairie de Paris pour étendre le site de Roland-Garros sur les serres d’Auteuil, à la lisière du bois de Boulogne et du périphérique, dans l’ouest de Paris.

Le TGI, saisi en référé par les héritiers de l’architecte des serres, Jean-Camille Formigé (1845-1926) au nom du « droit d’auteur », a en effet ordonné la suspension des travaux pendant trois mois dans les soixante-douze heures à compter de la signification de la décision, a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) Me Philippe Zagury, avocat de ces héritiers. Un coup dur pour la FFT, qui, officiellement, a « pris acte » de cette décision dans un communiqué.

La FFT pensait pourtant bien avoir définitivement remporté la bataille contre les opposants au projet d’origine qui, depuis près de dix ans, utilisent reports en recours. Ces derniers avaient de plus soumis un projet alternatif, formulé par EuropeÉcologie-Les Verts et soutenu par les associations. Celui-ci, en incluant la couverture partielle de l’autoroute 13, évite de toucher aux jardins et aux annexes des serres. Un beau projet, dont le seul inconvénient est d’être plus coûteux. Le 28 mai, le Conseil de Paris avait émis un vœu – consultatif – en sa faveur.

400 millions d’euros

N’en tenant pas compte, puisque n’y étant pas contrainte, la FFT, soutenue par Anne Hidalgo, pensait avoir marqué un point décisif le 9 juin avec la signature du permis de construire par la Ville autorisant l’extension du site de Roland-Garros, après l’avis favorable du gouvernement de Manuel Valls.

Las, le TGI entre à son tour dans la partie. Pour rappel, le chantier, d’un coût estimé à 400 millions d’euros, financés par la FFT, prévoit de construire, en lieu et place des serres techniques, un nouveau court de tennis de 5.000 places semi-enterré et bordé de nouvelles serres ; de détruire l’actuel court numéro 1 ; et de restaurer les deux bâtiments en meulière actuellement utilisés par le personnel pour stocker du matériel.